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Adapa

Héros Akkadien

Parangon d'intelligence, Adapa est l'un des sept Apkallu, envoyés extraordinaires du dieu Ea / Enki, le créateur des hommes et le civilisateur.

Si Adapa est sage, c'est parce que son maître l'est lui-même et lui a transmis son savoir. Il fut ainsi un instrument du progrès et de la civilisation en Mésopotamie, au pays des Akkadiens, au IIIe millénaire avant J.-C. Pourtant, on retient surtout de lui sa soumission totale à son maître, allant jusqu'à renoncer à l'immortalité par obéissance.

Adapa était le majordome d'Ea dans le temple d'Eridou. Il aimait parfois s'éloigner pour pêcher dans le fleuve Amer. Un jour, Shutu, le vent du Sud, souffla violemment, renversa son embarcation et le fit tomber à l'eau. Sauvée du naufrage, Adapa, furieux, attaqua Shutu et lui coupa les ailes-car, comme tous les dieux du Vent, Shutu avait une forme d'oiseau. Ainsi, pendant sept jours, le vent du Sud cessa de souffler.

Dans les hauteurs du Ciel, Anu, le dieu suprême, s'étonna du silence du vent et exigea que le coupable comparaisse devant lui. Avant son départ, Ea le mit en garde :

«Concilie-toi les portiers du Ciel. Une fois en présence d'Anu, on t'offrira de la nourriture : n'en mange pas. On t'offrira de la boisson : n'en bois pas. Ce sont la nourriture et la boisson de mort. En revanche, accepte les vêtements et l'huile qu'on te proposera. »

Adapa suivit les instructions et se lia d'amitié avec Tamuz et Gishzida, les gardiens du Ciel, plaidant sa cause. Reçu à la table d'Anu plutôt qu'en jugement, il refusa la nourriture et la boisson lui étant offertes... sans savoir qu'il s'agissait des mets de l'éternité.

Anu, surpris, comprit alors qu'Adapa avait été trompé et, furieux, le chassa du Ciel. Ainsi, par pure obéissance, Adapa perdit son unique chance d'accéder à l'immortalité. Victime de la rivalité des dieux, il retourna parmi les hommes, porteur du savoir, mais mortel à jamais.

Les Apkallu

On dit qu'ils sont sept, huit ou seize. Ce sont des êtres pleins d'éclat et de génie, intelligents et experts en tous domaines. Présents auprès des souverains, qu'ils soient dieux ou hommes, ils jouent le rôle de Premiers ministres ou de vizirs, entièrement soumis à leur maître. Ils leur apportent le savoir et agissent comme des instruments de leur pouvoir.

Ea est leur patron; il s'est servi d'eux pour introduire les commodités de la vie et de la culture chez les hommes. Il est lui-même l'Apkallu des dieux.

À l'époque séleucide (du IVe siècle au Ier siècle avant J.-C.), on les appelle Ummânu. L'un d'entre eux aurait écrit l'Épopée d'Erra, et un autre, l'Épopée de Gilgamesh.

La vengeance d'Anu

Une autre version du récit raconte qu'Anu aurait déclaré :

« Puisque Adapa, simple humain, a brisé par ses propres moyens l'aile de Shutu, qu'il en soit ainsi : quelle que soit la maladie que Shutu placera dans le corps des hommes, avec lui, Ninkarak (déesse de la Santé et de la Guérison) pourra les apaiser. Qu'alors parte la maladie ! Mais sans lui, que survienne la fièvre glacée, et que le malade, dans un doux sommeil, ne puisse reposer !»

Le "fleuve" Amer

Ce terme désigne probablement l'Euphrate, un fleuve dont les caprices sont imprévisibles.



Dernière mise à jour : Vendredi, le 7 février 2025