Agni
Dieu de l'Inde
Dieu du feu aux temps védiques, il est, par le sacrifice, le médiateur entre hommes et dieux, l'ordonnateur des rites.
Appelé Ignis chez les Romains, Ogni chez les Slaves, Ugnis chez les Lituaniens et Atar chez les Iraniens, il est vaicvanara, «celui qui appartient à tous les hommes».
Agni est le feu sous toutes ses formes : dans le ciel où il apparaît en toute sa splendeur - le Soleil -, dans les bois où il surgit, dans les demeures où il réchauffe l'atmosphère. Il se manifeste aussi dans la chaleur de la colère et celle de la digestion. Toute flamme est Agni.
Le personnage
Agni éblouit de son éclat et éclaire tout ce qui l'approche. On parle de «ses cheveux de flamme» et de «sa mâchoire d'or». Il est très vieux, son origine se perd dans la nuit des temps, et simultanément il est jeune, possédant la vigueur et la puissance de la jeunesse. Il est «le dieu ne viellant pas », tanunapat, «rejeton de lui-même» : le feu sort du feu. Il est immortel, invincible et dominateur.
C'est un rsi particulièrement doué d'intelligence et de clairvoyance. Il est savant, inspiré, sage et prudent. Il éveille les pensées des hommes et les conduit au Bien.
Son lien avec les eaux est fréquent. Le prêtre évoque souvent tous les Agnis étant dans les eaux (Aitareya-brahma?a, VIII, 6). Les végétaux naissant dans l'eau sont la demeure d'Agni (Rg Veda, X, 91, 6), et lui-même survient du frottement d'une plante aquatique, la fleur de lotus (Rg Veda, VI, 16, 13). Il est appelé «Taureau des eaux» (Rg Veda, X, 21, 8) car il les féconde. Il est aussi un enfant issu du fleuve qui engendre tous les êtres. C'est dans l'eau que naît le Soleil (Rg Veda, II, 35, 6).
Matarisvan, le Prométhée hindou, aurait apporté le feu du ciel et fut le premier homme à accomplir un sacrifice. Mais souvent, Matarisvan est aussi considéré comme le nom caché du feu.
Agni est guide et protecteur des hommes : de son oeil perçant, il voit les démons, les chasse et les brûle. Il défend contre la maladie. Il est «maître de la maison» (g?hapati), le feu allumé par les ancêtres et qui ne s'éteint jamais.
Le sacrifice
Agni mord à pleines dents ce qu'il rencontre. Il a deux visages, l'un paisible, l'autre terrible : il donne la vie et la mort. Son pouvoir fait de lui l'intermédiaire nécessaire entre le terrestre et le céleste, le dieu auprès duquel «les offrandes se rassemblent». Il est la «bouche des dieux», consommant la part leur revenant dans le sacrifice.
L'offrande lui étant réservée est le bouc, symbole de puissance et de virilité. C'est un enfant de lui que les dieux veulent pour commander leur armée contre les asura, leurs ennemis (Mahabharata, III, 223 sqq.).
L'indispensable
«J'invoque Agni, en tant que préposé au culte, dieu du sacrifice, officiant, oblateur conférant les trésors par excellence. Agni est digne d'être invoqué par les prophètes antiques ainsi que par ceux de maintenant : qu'il convoie les dieux ici ! Grâce à Agni, puisse le sacrifiant atteindre richesse et prospérité honorable, très abondante en hommes d'élite !»
(Hymnes à Agni, Rg Veda, I, 1 sq., trad. L. Renou)
Les rsi
Les rsi sont des sages transmettant aux hommes les Veda.