Ancêtres
Les ancêtres et les esprits des dévancées
Les ancêtres, considérés comme les fondateurs de la société, les initiateurs de la civilisation, et les garants d'une certaine forme de vie, ont été honorés sous toutes les latitudes. Dans la plupart des cultures, ils étaient perçus comme agissant après leur mort, en perpétuant l'influence qu'ils avaient exercée de leur vivant, parfois en devenant des représentants des hommes auprès des divinités. Ayant accompli le cycle complet de la vie, on les considérait comme plus sages et expérimentés, devenus des tuteurs à vénérer, en particulier le premier dans l'ordre généalogique, directement créé par la divinité.
Que deviennent-ils ?
N'ayant plus de corps, les ancêtres se transforment en esprits, invisibles et inaudibles, mais capables de communiquer de manière spécifique avec les vivants. Qu'ils soient anges ou démons, ces êtres intermédiaires, ni hommes ni dieux, partagent une part de ces deux natures. Il est aussi courant qu'un ancêtre se réincarne, sous forme d'un vivant portant un caractère, une apparence ou une action similaire, ou qui poursuit simplement son existence.
Parfois, leur présence est symbolisée par des pierres, des arbres ou des objets sacrés, comme on le voit en Asie orientale où certaines régions sont considérées comme des sièges des esprits. En Australie centrale, les ancêtres peuvent se transformer en éléments naturels tels que des pierres ou des animaux, et ces objets sont vénérés comme habités par les ancêtres.
Où sont-ils ?
Les ancêtres sont liés à des lieux particuliers sur terre, souvent perçus comme mystérieux ou dangereux, comme les montagnes sacrées des Andes où résident les ancêtres des Quechuas, ou les grottes et autres espaces qu'ils ont occupés durant leur vie. Ils existent aussi dans un autre monde, que ce soit souterrain, céleste ou comme un double de notre propre monde, où leur état après la mort peut être temporaire, comme un purgatoire, ou définitif, comme dans la déification des ancêtres au Japon. Les ancêtres restent proches des vivants, particulièrement dans les premiers temps après leur mort, et dans certaines traditions, on les invoque comme dieux nouveaux ou ancêtres protecteurs.
Sont-ils bons ou mauvais ?
Les ancêtres sont souvent perçus comme bienfaisants, bien que certaines traditions les considèrent comme nuisibles, notamment en fonction de la nature de leur mort. Une mort brutale peut entraîner un esprit malveillant. Leur présence et leur influence visent généralement à préserver la civilisation et à assurer la prospérité des vivants, les ancêtres cherchant à parfaire les actions qu'ils ont commencées durant leur vie.
Le culte des ancêtres
Le souvenir des ancêtres est souvent perpétué par des inscriptions, des sculptures ou des objets sacrés. En Sibérie, les Toungouzes créent des statuettes appelées "Dzuli" ou "Muxdi" pour honorer les ancêtres. Les Grecs et les Romains avaient des tombes soignées et des autels dédiés aux dieux mènes, étant en réalité des ancêtres vénérés. Dans de nombreuses cultures, il est courant de nourrir les ancêtres par des offrandes, souvent sous forme de sacrifices, pour maintenir une connexion spirituelle.
Les Zombis
En Haïti et en Amérique latine, il existe des confréries de sorciers malfaisants qui, à travers des rites secrets, créent des "zombis" - des morts-vivants. Ces créatures, dépourvues d'esprit, agissent comme des automates sous le contrôle de ceux qui les ont ramenées à la vie, accomplissant des actes criminels sans hésitation ni scrupule, et protégeant ainsi leurs maîtres.
Contrairement aux ancêtres ou aux anges, étant des esprits sans corps, les zombis sont des corps sans âme, porteurs du mal et de la destruction, devenus célèbres dans certaines littératures et mythes.
Invocation à la mort
Dans certains textes sacrés, la relation avec le divin et la mort est décrite comme une union de lumière, de grandeur et de beauté. L'immortalité est évoquée, soulignant l'absence de souffrance et l'absence de défaite, une vision transcendante de la vie et de la mort, où rien de mal ne peut arriver, ni au divin, ni à l'homme.