Horus
Dieu égyptien du ciel, de la guerre et de la chasse
Horus, divinité majeure de la religion égyptienne antique, était représenté sous la forme d'un majestueux faucon. Son oil droit symbolisait le soleil ou l'étoile du matin, incarnant à la fois le pouvoir souverain et l'essence divine, tandis que son oeil gauche représentait la lune ou l'étoile du soir, évoquant la guérison et la régénération. Le culte du faucon remonte aux temps les plus anciens, dès la fin de l'époque prédynastique, et s'est largement répandu à travers toute l'Égypte, influençant profondément les croyances religieuses et royales.
Horus était vénéré sous de nombreuses formes et sous divers noms selon les régions. Parmi les plus célèbres, on retrouve :
- Harmakhis (Har-em-akhet, « Horus à l'horizon »), souvent lié au Sphinx de Gizeh.
- Harpocrate (Har-pe-khrad, « Horus l'enfant »), symbolisant l'innocence et le renouveau.
- Harsiesis (Har-si-Ese, « Horus, fils d'Isis »), figure clé du mythe osirien.
- Harakhte (« Horus de l'horizon »), associé intimement au dieu solaire Rê.
- Haroeris (Harwer, « Horus l'Ancien »), vénéré notamment à Kom Ombo.
Dans la ville de Nekhen (Hierakonpolis), le concept s'est imposé selon lequel le pharaon régnant était une incarnation vivante d'Horus. Après l'unification de la Haute et de la Basse Égypte, cette croyance est devenue un fondement du pouvoir royal. Le « nom d'Horus » fut l'un des titres les plus importants des souverains égyptiens, apparaissant dans un cadre rectangulaire appelé serekh sur les monuments et les tombes.
Horus et le pouvoir royal
L'image d'Horus accompagnait fréquemment les représentations royales, souvent sous la forme d'un faucon planant au-dessus de la tête du pharaon. À Behdet, dans le delta du Nil, Horus était figuré sous l'aspect du disque solaire ailé, symbole de protection et de puissance divine.
Horus et Seth : un combat cosmique
Dès la Ire dynastie (vers 2925-2775 av. J.-C.), Horus et Seth sont décrits comme des adversaires opposés. Leur rivalité symbolise la dualité et l'harmonie entre la Haute et la Basse Égypte. Dans le mythe d'Osiris, apparu vers 2350 av. J.-C., Horus est le fils d'Osiris et d'Isis, ainsi que le neveu de Seth. Lorsque Seth assassine Osiris et usurpe le trône, Horus, héritier légitime, engage un combat acharné contre lui. Après de longues batailles et de multiples épreuves, Horus triomphe, venge son père et accède au pouvoir. Durant leur affrontement, son oil gauche (associé à la lune) est blessé par Seth, mais il est restauré par Thoth, expliquant ainsi les phases lunaires. Cet oeil reconstitué, appelé oudjat, est devenu un symbole de protection et de guérison.
Le temple d'Horus à Idfu
Sous la période ptolémaïque, la victoire d'Horus sur Seth fut associée à la domination égyptienne sur les envahisseurs. À Idfu, où les soulèvements contre l'occupant étaient fréquents, un rituel dramatique mettait en scène Horus sous les traits du pharaon transperçant Seth sous forme d'un hippopotame. Ce temple, l'un des mieux conservés de l'Égypte antique, témoigne de l'importance du culte d'Horus à travers les siècles.
Horus et la culture gréco-romaine
Avec l'occupation grecque, Horus fut assimilé à Apollon, et la ville d'Idfu fut rebaptisée Apollinopolis Magna («la grande cité d'Apollon»). Cette fusion religieuse illustre l'influence durable du dieu-faucon, dont l'héritage a traversé les époques et les civilisations.