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Vahagn

Héros grec

Vahagn, dieu de la guerre et de la victoire, est un héros mythologique arménien d'une force exceptionnelle. Il appartient à la lignée des dieux guerriers et est souvent comparé à Indra, le Vritrahan indien, ainsi qu'à V?thragna, le dieu iranien de la victoire. Son courage et sa détermination sont loués dans de nombreuses traditions et épopées, faisant de lui un symbole de puissance et de protection pour son peuple.

Né de l'eau et du feu, Vahagn est souvent dépeint comme un guerrier invincible. Sa chevelure enflammée et ses yeux éclatants comme le soleil témoignent de sa nature divine et redoutable. Son épouse est Astlik, la déesse-étoile, symbolisant la lumière et l'amour. Ce mariage divin reflète l'idéologie tripartite des Indo-Européens, où Vahagn incarne la fonction guerrière, tandis qu'Aramazd, le dieu suprême, représente la souveraineté, et Anahit, la déesse de la fertilité et de la vie, assure la prospérité.

Vahagn est le briseur d'obstacles par excellence, un défenseur farouche ne reculant devant aucun ennemi. Son rôle de dieu de la victoire le rapproche d'Indra dans les Védas et de V?thragna dans l'Avesta iranien. Les anciens Arméniens l'adoraient comme leur protecteur suprême, lui adressant des offrandes et des prières pour obtenir son aide sur le champ de bataille.

Une correspondance entre la mythologie arménienne et la mythologie mazdéenne se dessine clairement : Anahit, dérivée d'Anahita, occupe une place centrale dans le panthéon arménien, tandis qu'Aramazd, issu d'Ahura Mazda, est vénéré comme «le plus grand et le meilleur des dieux, créateur du ciel et de la terre». Ces parallèles attestent des influences et des échanges culturels entre l'Arménie et la Perse antique.

La création de la Voie lactée

Vahagn est surtout célèbre pour sa légende de la création de la Voie lactée. Une nuit d'hiver, alors qu'il cherchait de la paille pour nourrir son cheval, il en vola une grande quantité et s'enfuit à travers le ciel. Sur son passage, des brins de paille s'éparpillèrent dans l'immensité céleste, formant une traînée lumineuse subsistant à jamais. Ce chemin brillant est aujourd'hui connu sous le nom de Voie lactée, un rappel éternel du passage du dieu à travers le firmament.

Bien que son culte soit peu documenté, les traces laissées par la mythologie arménienne permettent d'entrevoir son importance. Seules dix lignes d'un poème mythologique décrivant sa naissance nous sont parvenues. Un temple dédié à Aramazd, son associé divin, se trouvait dans la ville d'Ani, sur les rives de l'Arpa, aujourd'hui située en Turquie.

Anahit, déesse de la fertilité et de la vie

Anahit occupe une place prépondérante dans la mythologie arménienne. Selon certaines traditions, elle est la fille, et selon d'autres, l'épouse d'Aramazd. Son nom signifie « Sculptée dans l'or », et sa statue, réalisée dans ce métal précieux, était l'objet d'une vénération particulière.

Déesse de la vie et de la fertilité, elle possède également des pouvoirs de guérison. Les Arméniens la considèrent comme leur souveraine, la «gloire de notre race et dispensatrice de vie», un titre la placant au-dessus de nombreux autres dieux du panthéon. Son culte est répandue bien au-delà des frontières de l'Arménie, au point que même le roi de Grèce la vénère. Elle est à la fois la mère de toute chasteté et la bienfaitrice de l'humanité.

Lors des fêtes du printemps, de jeunes filles gravissent les montagnes pour cueillir des fleurs de jacinthe et puiser de l'eau dans sept sources différentes. Cette eau est ensuite utilisée pour préparer une liqueur de bonheur, pouvant être un philtre de santé ou une boisson d'immortalité semblable au soma indien.

Les cérémonies en son honneur sont fastueuses. Les prêtres lui offrent de nombreuses vaches blanches en sacrifice, et les jeunes filles de la noblesse sont tenues de se livrer à une prostitution sacrée avant leur mariage, une pratique la rapprochant d'Ishtar, d'Astarté et d'Aphrodite. Cette tradition, attestée par l'historien Strabon, souligne son rôle de déesse de l'amour et de la fertilité.

La naissance de Vahagn

« Le ciel et la terre étaient en travail d'enfantement; la mer couleur de pourpre était, elle aussi, en travail; dans la mer, un petit roseau rouge émergea; une fumée s'en échappait par la tige du roseau, et de cette flamme, un jeune homme s'élança. Il avait des cheveux de feu, et ses petits yeux brillaient comme des soleils ».

Ce récit ancien, rapporté par Moïse de Khorène, illustre l'origine divine et flamboyante de Vahagn, le guerrier lumineux destiné à défendre son peuple et à briser les chaînes de l'oppression.



Dernière mise à jour : Vendredi, le 7 février 2025