| Fiche technique | |
|---|---|
| Nom : | Gopher |
| Nom long : | Gopher |
| Type de produit : | Protocole |
| Couche : | Application |
| Auteur : | Mark McCahill (Université du Minnesota) |
| Date de publication : | 1991 à 2000 |
Introduction
Le protocole Gopher, apparu en 1991, a été conçu pour faciliter la diffusion de documents sur Internet à travers une interface hiérarchique en mode texte. Développé par l'Université du Minnesota, il permettait aux utilisateurs d'accéder à des fichiers, menus et ressources distantes en suivant une structure arborescente. Gopher fonctionnait selon un principe simple : chaque ressource était liée à un menu, et chaque menu à d'autres ressources ou menus, favorisant une navigation logique et rapide. Ce système a séduit de nombreuses institutions universitaires avant l'arrivée massive du Web. Contrairement au protocole HTTP, Gopher était minimaliste, ne supportant que des éléments textuels et des liens simples. Il utilisait le port 70 et reposait sur le modèle client-serveur. Sa légèreté en faisait un choix adapté aux connexions lentes de l'époque.
Techniquement, Gopher est un protocole de la couche application du modèle OSI. Il permet à des clients Gopher d'envoyer une requête à un serveur, retournant un menu ou un document au format texte. Le format de réponse est très simple : chaque ligne représente une ressource, avec des métadonnées associées (type, nom, adresse, port). Le protocole ne prend pas en charge le HTML, les images ou les scripts, ce qui limite ses capacités dans les environnements modernes. Cependant, cette simplicité lui confère une certaine sécurité et rapidité. Gopher a également servi de base à l'organisation de bibliothèques numériques, d'archives FTP, ou encore de listes de lecture. Bien qu'archaïque aujourd'hui, il a représenté une étape clef dans la transition entre l'Internet académique et le Web mondial.
Le déclin de Gopher a été précipité par deux événements majeurs : l'annonce en 1993 par l'Université du Minnesota d'une potentielle licence payante pour son serveur, et la montée fulgurante du World Wide Web, plus souple et multimédia. Alors que le Web proposait des liens hypertextes cliquables, des images et une mise en page dynamique, Gopher est resté figé dans une logique purement textuelle. Il a néanmoins laissé une empreinte dans l'histoire d'Internet, et des serveurs Gopher fonctionnent encore aujourd'hui à des fins de démonstration, d'archivage ou par passion rétro. Certains navigateurs modernes permettent d'y accéder via des extensions ou des proxys adaptés. Gopher reste donc un protocole historique, témoin de l'évolution de l'Internet avant le règne incontesté du HTTP et du Web.