| Fiche technique | |
|---|---|
| Nom : | Kermit |
| Nom long : | Kermit |
| Type de produit : | Protocole |
| Couche : | Application |
| Auteur : | Frank da Cruz |
| Date de publication : | 1981 à 2011 |
Introduction
Le protocole Kermit a été développé au début des années 1980 à l'Université Columbia par Frank da Cruz et ses collègues, dans le but de faciliter le transfert de fichiers fiables entre systèmes hétérogènes. Conçu à l'origine pour fonctionner sur des connexions série peu fiables, comme les lignes téléphoniques via modem, Kermit a évolué pour s'adapter à de nombreux environnements réseaux, y compris TCP/IP, X.25 et DECnet. Son principal atout était sa résistance aux erreurs, grâce à une retransmission intelligente, un contrôle de flux rigoureux, et une capacité à reprendre les transferts interrompus. Cela le rendait particulièrement utile dans les milieux universitaires et les environnements informatiques centralisés, tels que les mainframes ou les mini-ordinateurs.
Kermit fonctionne au niveau application du modèle OSI, car il gère des tâches de haut niveau comme le dialogue interactif, la gestion des sessions de terminal et le transfert de fichiers. Contrairement à des protocoles comme FTP, Kermit peut être utilisé sans nécessiter de connexion réseau active, ce qui le rendait compatible avec des liaisons physiques directes, comme les ports série (RS-232). Il supportait également des jeux de caractères étendus, facilitant l'internationalisation. La version C-Kermit, multiplateforme, ajoutait des capacités de script et une grande flexibilité, ce qui a prolongé sa pertinence bien au-delà de sa période de création. Cette robustesse a fait de Kermit un outil durable dans les systèmes industriels, éducatifs et embarqués.
Malgré l'évolution des technologies de communication, le protocole Kermit a été maintenu activement jusqu'en 2011, date à laquelle Columbia University a cessé son développement. Il est ensuite passé en open source sous une licence de type BSD, et reste disponible pour des usages spécialisés. Aujourd'hui, bien qu'il ait été largement remplacé par des solutions comme SCP, FTP ou HTTP, Kermit demeure un exemple marquant de la fiabilité et de la portabilité dans la conception de protocoles. Son code est encore intégré dans certains systèmes embarqués et dans des équipements industriels nécessitant des transferts robustes via des connexions simples. Il reste un témoin précieux de l'ingéniosité logicielle des débuts de l'informatique connectée.