| Fiche technique | |
|---|---|
| Type de produit : | Système d'exploitation |
| Auteur : | IBM |
| Date de publication : | 1991 |
| Plateforme : | 8088 |
Introduction
Le système d'exploitation PC-DOS 5.0 (nommé officiellement IBM DOS 5.0 par IBM) est la version de PC DOS succédant au IBM DOS 4.01 proposé par l'entreprise IBM.
Voici les principales caractéristiques du système d'exploitation :
- Développé par Microsoft.
- Distribué sur 5 disquettes de 360 Ko ou 3 disquettes de 720 Ko ou 2 disquettes de 1,2 Mo.
- Première version de DOS à utiliser un programme d'installation.
- La plupart des différences entre MS-DOS et IBM DOS/PC DOS en plus des noms de fichiers système et du texte du copyright sont éliminées.
- La commande externe FC et les pilotes de périphérique RAMDRIVE.SYS et SMARTDRV.SYS ont été ajoutés.
- Dernière version à partager une base de code commune, MS-DOS et IBM DOS/PC DOS commencent à diverger après la 5.0.
- Prise en charge HMA ajoutée (DOS=HIGH)
- Prise en charge UMB ajoutée (DOS=UMB)
- Ajout de la prise en charge des disquettes 2,88 Mo 3,5"
- Aide à la syntaxe pour toutes les commandes avec le paramètre /?.
- La commande DIR est grandement améliorée et les commutateurs par défaut peuvent être définis avec la variable d'environnement DIRCMD.
- Éditeur de ligne de commande DOSKEY ajouté.
- La commande FIND prend en charge les recherches insensibles à la casse (/I).
- La commande FORMAT prend en charge le formatage rapide permettant à un disque d'être non formaté.
- Prise en charge du pilote IFS supprimée.
- La commande SHARE n'est plus requis pour les opérations FCB sur des disques durs supérieurs à 32 Mo.
- La table de version interne implémentée dans le pilote de périphérique SETVER.
- Le tampon LOADALL du 80286 est supprimé.
- Le BUFFERS /X est supprimés.
- Le COMMAND.COM utilise la variable d'environnement TEMP pour les fichiers temporaires (tubes).
- La commande EDIT remplace EDLIN.
- Le QBASIC remplace BASIC, BASICA, GWBASIC
- Les commandes MIRROR, UNDELETE et UNFORMAT sous licence de Central Point Software de PC Tools sont inclus.
- Les nouvelles commandes internes sont ajoutés : LH, LOADHIGH.
- Les nouvelles commandes externes sont ajoutés : DOSKEY, EDIT, EMM386, HELP, LOADFIX, MIRROR, QBASIC, SETVER, UNDELETE, UNFORMAT.
- Les nouvelles commandes CONFIG.SYS sont ajoutés : DEVICEHIGH, DOS.
- Les nouveaux pilotes de périphérique&mbsp;: EMM386.EXE, HIMEM.SYS, SETVER.EXE.
- Les commandes externes FILESYS, GWBASIC, IFSFUNC, LINK et SELECT supprimées.
- Suppression des commandes CPSW et IFS du CONFIG.SYS.
- Les pilotes de périphérique VDISK.SYS, XMA2EMS.SYS et XMAEM.SYS ont été supprimés.
- Les fonctions 3306h, 4410h à 4411h, 4B05h, 5802h à 5803h de l'interruption 21h ont été ajoutées.
- Les fonctions 3303h à 3304h, 3701h, 5702h à 5704h, 5D0Bh, 6Bh de l'interruption 21h ont été supprimées.
- Les fonctions 6Dh à 6Fh de l'interruption 21h ont été ajoutées pour la prise en charge du DOS en ROM et ne sont présentes que dans les versions DOS en ROM.
- Les fonctions multiplex de l'interruption 2Fh fonction 43h (HIMEM.SYS), 48h (DOSKEY), 4Ah (IBMBIO), 55h (COMMAND), ACh (GRAPHICS) ont été ajoutées.
- Les fonction multiplex 122Eh de l'interruption 2Fh sont déplacée vers COMMAND.COM.
- Les Fonctions multiplex 1603h, 1605h, 1606h, 1607h, 4601h, 4602h de l'interruption 2Fh sont adaptées pour Windows.
- Le code de commande du pilote de périphérique 19h est ajouté.
L'évolution majeure de l'écosystème DOS
Le système d'exploitation PC-DOS 5.0, officiellement baptisé IBM DOS 5.0 par IBM, représente une révolution significative dans la lignée des systèmes d'exploitation pour ordinateurs personnels au début des années 1990. Distribué sur un ensemble variable de disquettes selon leur capacité (5 disquettes de 360 Ko, 3 de 720 Ko ou 2 de 1,2 Mo), cette version marque un jalon technique important avec l'introduction du premier véritable programme d'installation facilitant considérablement le déploiement du système sur les machines. Cette cinquième itération majeure du système est également caractérisée par une harmonisation sans précédent entre les variants MS-DOS de Microsoft et IBM DOS/PC DOS, éliminant la plupart des différences fonctionnelles qui existaient auparavant entre ces deux implémentations, à l'exception des noms de fichiers système et des mentions de droits d'auteur. Paradoxalement, cette version représente simultanément le point culminant de cette convergence et le début d'une divergence technique définitive, puisqu'il s'agit de la dernière version à partager une base de code commune entre Microsoft et IBM, leurs chemins commençant à se séparer après cette collaboration emblématique.
La gestion révolutionnaire de la mémoire
PC-DOS 5.0 introduit des avancées révolutionnaires dans la gestion de la mémoire, répondant ainsi à l'une des limitations les plus contraignantes des systèmes DOS antérieurs. L'introduction du support HMA (High Memory Area) via la directive DOS=HIGH permet pour la première fois de charger une partie significative du système d'exploitation au-delà de la barrière traditionnelle des 640 Ko de mémoire conventionnelle, libérant ainsi des ressources précieuses pour les applications. Complémentaire à cette innovation, le support UMB (Upper Memory Blocks) activé par DOS=UMB offre la possibilité d'exploiter les segments de mémoire située entre 640 Ko et 1 Mo, traditionnellement réservés au BIOS et aux périphériques, pour y charger des pilotes et programmes résidents. Cette optimisation de l'utilisation de la mémoire est renforcée par de nouvelles commandes comme LOADHIGH (LH) permettant de charger spécifiquement des programmes dans la mémoire haute, et par l'introduction de nouveaux pilotes essentiels comme HIMEM.SYS pour la gestion de la mémoire étendue et EMM386.EXE pour l'émulation de la mémoire paginée. L'ensemble de ces technologies résout élégamment le casse-tête de la mémoire conventionnelle qui entravait depuis des années le développement d'applications sophistiquées sous DOS.
Interface utilisateur et outils de productivité améliorés
L'expérience utilisateur connaît une amélioration substantielle avec PC-DOS 5.0, notamment grâce à l'introduction d'outils plus sophistiqués et conviviaux. L'éditeur de ligne de commande DOSKEY représente une avancée majeure dans l'interactivité du système, permettant de rappeler, modifier et réutiliser les commandes précédemment saisies, ainsi que de créer des macros pour automatiser les séquences de commandes répétitives. La commande DIR bénéficie d'une refonte considérable avec l'ajout de nombreuses options de formatage et la possibilité de définir des comportements par défaut via la variable d'environnement DIRCMD, tandis que l'introduction systématique de l'aide à la syntaxe accessible via le paramètre /? pour toutes les commandes améliore significativement l'accessibilité du système. L'éditeur plein écran EDIT remplace avantageusement l'archaïque EDLIN, offrant une interface plus intuitive avec menus déroulants, raccourcis clavier et capacités de recherche/remplacement, tandis que QBASIC supplante les anciennes versions de BASIC, offrant un environnement de programmation intégré plus puissant. Ces améliorations reflètent une volonté marquée de moderniser l'interface utilisateur tout en préservant la compatibilité avec l'écosystème logiciel existant.
Gestion de fichiers et récupération de données
PC-DOS 5.0 introduit des fonctionnalités innovantes dans le domaine de la gestion des fichiers et de la récupération de données, aspects cruciaux pour les utilisateurs professionnels. L'intégration sous licence de technologies développées par Central Point Software (créateur de PC Tools) apporte une dimension nouvelle à la sécurité des données avec les commandes MIRROR, UNDELETE et UNFORMAT. La commande MIRROR permet de sauvegarder les structures critiques du disque, tandis que UNDELETE facilite la récupération de fichiers supprimés accidentellement et UNFORMAT offre la possibilité de restaurer un disque après un formatage involontaire. Ces outils de récupération, autrefois disponibles uniquement via des logiciels tiers coûteux, deviennent ainsi accessibles nativement à tous les utilisateurs du système. La commande FORMAT s'enrichit également d'une option de formatage rapide (/Q) qui préserve les données sous-jacentes, facilitant les opérations de maintenance tout en réduisant les risques de perte d'information. Parallèlement, la suppression de l'obligation d'utiliser SHARE pour les opérations FCB sur des disques durs supérieurs à 32 Mo simplifie la gestion des volumes de grande capacité qui commencent à se démocratiser à cette époque.
Architecture technique et compatibilité étendue
L'architecture technique de PC-DOS 5.0 témoigne d'un équilibre subtil entre innovation et préservation de la compatibilité avec l'écosystème logiciel existant. L'introduction du pilote SETVER illustre parfaitement cette philosophie en implémentant une table de version interne permettant aux applications de "voir" la version du DOS qu'elles attendent, même si le système réel est plus récent. Cette approche astucieuse résout de nombreux problèmes de compatibilité sans compromettre l'évolution du système. Le support des disquettes haute densité de 2,88 Mo en format 3,5 pouces élargit les options de stockage amovible, tandis que l'amélioration de la commande FIND avec le support des recherches insensibles à la casse (/I) optimise les opérations de filtrage et de recherche textuelle. L'architecture a également été rationalisée avec la suppression de composants obsolètes comme le tampon LOADALL du 80286, l'option BUFFERS /X et le support du pilote IFS, permettant une meilleure allocation des ressources système tout en simplifiant la maintenance. Cette évolution architecturale représente un compromis judicieux entre modernisation technique et préservation de l'immense base installée de logiciels et matériels compatibles DOS.
Intégration système et innovations dans le noyau
PC-DOS 5.0 introduit des innovations significatives au niveau du noyau système et de ses interactions avec les composantes logiciels et matériels. La refonte de COMMAND.COM pour utiliser la variable d'environnement TEMP lors de la création de fichiers temporaires pour les opérations de redirection et de pipeline améliore la flexibilité et la robustesse du système. L'ajout des commandes CONFIG.SYS comme DEVICEHIGH permet de charger des pilotes dans la mémoire haute, optimisant ainsi l'utilisation des ressources mémoire limitées. Au niveau des interfaces de programmation, l'enrichissement est considérable avec l'ajout de nombreuses fonctions à l'interruption 21h (3306h, 4410h à 4411h, 4B05h, 5802h à 5803h) et l'introduction de fonctions spéciales (6Dh à 6Fh) pour la prise en charge du DOS en ROM, ouvrant la voie à l'intégration du système dans des dispositifs embarqués. Parallèlement, l'extension des fonctions multiplex de l'interruption 2Fh avec de nouveaux services pour HIMEM.SYS (43h), DOSKEY (48h), IBMBIO (4Ah), COMMAND (55h) et GRAPHICS (ACh) renforce l'architecture modulaire du système et facilite l'interaction entre ses différentes composantes.
Convergence avec Windows et perspectives d'avenir
PC-DOS 5.0 s'inscrit dans une dynamique d'évolution anticipant et accompagne la montée en puissance de l'environnement Windows, alors en pleine ascension avec sa version 3.0 puis 3.1. Cette orientation est notamment visible dans l'adaptation des fonctions multiplex 1603h, 1605h, 1606h, 1607h, 4601h et 4602h de l'interruption 2Fh spécifiquement pour améliorer l'intégration avec Windows. Ces ajustements techniques facilitent la coexistence et la communication entre DOS et l'environnement graphique de Microsoft, préfigurant la transition progressive qui s'opérera dans les années suivantes. Le déplacement de certaines fonctionnalités, comme la fonction multiplex 122Eh vers COMMAND.COM, témoigne également d'une restructuration architecturale visant à rationaliser le système et à préparer son évolution future. L'ajout du code de commande de pilote de périphérique 19h complète cet arsenal technique en étendant les capacités d'interaction avec le matériel. Ces modifications, bien que souvent invisibles pour l'utilisateur final, révèlent une vision stratégique anticipant l'évolution de l'écosystème informatique personnel, où DOS continuera à jouer un rôle fondamental comme substrat technique pour Windows pendant encore plusieurs années, avant que les systèmes d'exploitation 32 bits natifs ne s'imposent définitivement.