Syntaxe
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CACHE [/Help] [/S=xxx] [/X] [/E]
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Paramètres
| Nom |
Description |
| /E |
Ce paramètre permet d'utiliser la mémoire étendue EMS pour les tampons. |
| /Help |
Ce paramètre permet de fournir de l'aide sur cette commande. |
| /S=xxx |
Ce paramètre permet d'indiquer la taille en Ko du cache des tampons. |
| /X |
Ce paramètre permet d'utiliser la mémoire étendue XMS pour les tampons. |
Description
Cette commande permet de lancer le programme de cache disque.
Remarques
- Spécificité et exclusivité à DR-DOS 5.0 : La commande CACHE représente une particularité notable dans l'écosystème des systèmes d'exploitation compatibles
DOS, étant exclusivement disponible dans la version 5.0 du DR-DOS, une version alternative du DOS développée par Digital Research
pour concurrencer MS-DOS de Microsoft. Cette exclusivité témoigne de la fragmentation de l'écosystème DOS au début des années 1990, où
différents fournisseurs cherchaient à se démarquer par des fonctionnalités propriétaires avancées. Son absence des autres versions de DOS
(MS-DOS, PC-DOS, FreeDOS) souligne les différences
d'approche entre les différents éditeurs concernant l'optimisation des performances système. Alors que Microsoft privilégiait l'utilitaire SMARTDRV pour la mise en
cache disque, Digital Research proposait sa propre solution avec CACHE, créant ainsi des écosystèmes parallèles mais incompatibles. Cette spécificité posait des
défis significatifs pour les développeurs et administrateurs système devant maintenir des scripts et des configurations fonctionnant sur différentes implémentations de
DOS, nécessitant souvent des versions alternatives de leurs procédures d'optimisation système.
- Architecture de mise en cache et amélioration des performances : La commande CACHE implémente un système de mise en cache disque sophistiqué
interceptant les requêtes d'accès au système de fichiers pour entreposer temporairement les données fréquemment utilisées en mémoire vive, beaucoup plus rapide que
les supports de stockage mécaniques de l'époque. Cette technique, fondamentale dans l'optimisation des systèmes informatiques, permettait d'améliorer considérablement
les performances perçues, particulièrement sur les machines dotées de disques durs lents, caractéristiques de l'ère DR-DOS. Le principe de fonctionnement repose sur
l'allocation d'une portion de la mémoire système comme zone tampon où sont conservées les données récemment lues ou écrites sur le disque, permettant leur accès ultérieur
sans nouvelle sollicitation du support physique. L'algorithme sous-jacent utilise généralement une combinaison de stratégies "least recently used" (LRU) et
"most frequently used" (MFU) pour déterminer quelles données conserver en cache lorsque l'espace disponible devient limité. Cette approche de mise en cache intelligente
pouvait réduire drastiquement les temps d'accès aux fichiers dans des scénarios courants comme le lancement répété d'applications, la manipulation de documents ou la
compilation de code source, transformant l'expérience utilisateur sur des machines aux ressources limitées.
- Gestion avancée de la mémoire étendue : L'un des aspects les plus innovants de la commande CACHE réside dans sa capacité à exploiter la mémoire étendue
via les paramètres /E (pour la mémoire EMS - Expanded Memory Specification) et /X (pour la mémoire XMS - Extended Memory Specification). Cette fonctionnalité permettait
de contourner élégamment la limitation fondamentale des 640 Ko de mémoire conventionnelle disponible sous DOS, en déportant les données du cache dans des zones mémoire
normalement inaccessibles aux applications DOS standards. Cette utilisation astucieuse des standards EMS et
XMS témoigne de la sophistication technique de DR-DOS 5.0, qui intégrait nativement des mécanismes avancés de gestion mémoire
que Microsoft n'introduirait pleinement que dans des versions ultérieures de MS-DOS. La possibilité de choisir entre EMS et XMS offrait une flexibilité précieuse,
l'EMS étant plus largement supportée par les applications anciennes, tandis que XMS représentait la technologie plus moderne et efficiente. En permettant l'allocation
de tampons de cache dans la mémoire étendue, CACHE libérait la précieuse mémoire conventionnelle pour les applications utilisateur, réalisant ainsi le double bénéfice
d'accélérer les accès disque tout en maximisant l'espace mémoire disponible pour les programmes - un équilibre critique sur les machines de l'époque aux ressources
extrêmement limitées.
- Configuration flexible et paramétrage adaptatif : Le paramètre /S=xxx de la commande CACHE offre une flexibilité remarquable en permettant à l'utilisateur
de définir précisément la quantité de mémoire (en kilooctets) allouée au système de cache. Cette capacité de personnalisation fine représentait un avantage significatif
pour les utilisateurs avancés, leur permettant d'adapter le comportement du cache aux caractéristiques spécifiques de leur machine et à leurs modèles d'utilisation
particuliers. Cette approche paramétrable contraste avec des solutions plus rigides ou automatisées, reconnaissant implicitement que l'équilibre optimal entre mémoire
dédiée au cache et mémoire disponible pour les applications varie considérablement selon les contextes d'utilisation. Un utilisateur travaillant principalement avec
des applications gourmandes en mémoire mais accédant rarement au disque pouvait ainsi minimiser le cache, tandis qu'un système dédié au traitement de données
volumineuses bénéficierait d'un cache plus important. La nécessité de ce paramétrage manuel illustre également les limitations des systèmes d'exploitation de l'époque,
incapables d'ajuster dynamiquement l'allocation des ressources en fonction de la charge de travail - une fonctionnalité que nous considérons aujourd'hui comme acquise
dans les systèmes modernes dotés d'algorithmes sophistiqués d'optimisation automatique.
- Intégration dans l'écosystème de DR-DOS et stratégie concurrentielle : La commande CACHE s'inscrit dans la stratégie plus large de Digital Research visant
à positionner DR-DOS comme une alternative techniquement supérieure à MS-DOS, en intégrant nativement des fonctionnalités avancées
que les utilisateurs de MS-DOS devaient souvent acquérir séparément ou configurer manuellement. Cette approche "tout-en-un" avec des utilitaires système optimisés
constituait un argument commercial significatif pour DR-DOS dans un marché extrêmement compétitif. L'intégration de CACHE dans DR-DOS 5.0 en 1990 survenait à une période
où la mise en cache disque devenait une préoccupation critique pour les utilisateurs, confrontés à un écart grandissant entre les performances des processeurs et celles
des dispositifs de stockage. En offrant une solution native, optimisée spécifiquement pour son système d'exploitation, Digital Research cherchait à capitaliser sur ce
besoin croissant d'optimisation des performances. Cette stratégie d'enrichissement fonctionnel a finalement contribué à la réputation de DR-DOS comme système
d'exploitation particulièrement performant et efficace en ressources, attirant notamment les utilisateurs avancés et les intégrateurs systèmes sensibles aux questions
d'optimisation et de personnalisation fine.
- Limitations techniques et compatibilité système : Malgré ses avantages indéniables, la commande CACHE présentait certaines limitations techniques
inhérentes à l'architecture DOS et aux contraintes matérielles de l'époque. Notamment, l'implémentation d'un système de cache en mode réel (sans protection mémoire)
exposait potentiellement le système à des risques de corruption de données en cas d'erreur logicielle ou de redémarrage inapproprié, particulièrement pour les données
en attente d'écriture (write-back cache). La compatibilité avec l'écosystème logiciel et matériel constituait un autre défi, certains programmes accédant directement
au matériel ou utilisant des méthodes non standard d'accès aux disques pouvant contourner le mécanisme de cache, réduisant son efficacité ou créant des incohérences
de données. Ces risques étaient particulièrement présents avec les jeux vidéo et certains utilitaires système bas niveau qui, pour des raisons de performance,
ignoraient délibérément les abstractions standard du système d'exploitation. Ces limitations techniques expliquent partiellement pourquoi les systèmes de cache disque
véritablement robustes n'ont émergé qu'avec l'avènement des systèmes d'exploitation 32 bits protégés comme Windows 95 et
OS/2, offrant un contrôle plus strict sur les accès matériels et une meilleure isolation entre les composantes système.
- Documentation et support utilisateur : Le paramètre /Help de la commande CACHE reflète une attention particulière de Digital Research à
l'expérience utilisateur et à l'accessibilité des informations techniques, intégrant directement la documentation dans l'outil plutôt que de reléguer celle-ci
exclusivement aux manuels imprimés ou aux fichiers d'aide externes. Cette approche, relativement avancée pour l'époque, facilitait considérablement la prise en main
et la configuration optimale de l'utilitaire par les utilisateurs. La présence d'une aide contextuelle accessible directement depuis la ligne de commande témoigne
d'une compréhension précoce de l'importance de la documentation intégrée pour des outils système complexes nécessitant un paramétrage fin. Cette philosophie
contraste avec l'approche plus minimaliste de certaines commandes MS-DOS contemporaines, qui privilégiaient la concision des
messages d'erreur au détriment de l'information complète. Cette attention à la documentation utilisateur illustre la position particulière de DR-DOS, cherchant à
conquérir des parts de marché en ciblant particulièrement les utilisateurs avancés et les professionnels valorisant les capacités techniques et la configurabilité
approfondie de leur système d'exploitation.
- Héritage et influence sur les systèmes modernes : Bien que la commande CACHE elle-même soit restée confinée à l'écosystème spécifique de DR-DOS 5.0, les
principes de mise en cache intelligente qu'elle implémentait ont profondément influencé l'évolution des systèmes d'exploitation modernes. Les concepts de tampon
adaptable, d'utilisation de la mémoire étendue et de paramétrage flexible sont désormais intégrés de manière transparente dans tous les systèmes contemporains, du plus
petit appareil mobile aux serveurs d'entreprise les plus puissants. La disparition progressive de commandes explicites comme CACHE dans les interfaces utilisateur
modernes ne signifie pas l'abandon de ces techniques, mais plutôt leur intégration profonde dans le noyau des systèmes d'exploitation, avec des algorithmes
considérablement plus sophistiqués capables d'ajuster dynamiquement les paramètres de cache en fonction des modèles d'utilisation observés et des ressources
disponibles. Cette évolution vers l'automatisation intelligente constitue l'héritage direct d'outils pionniers comme CACHE. La présence continue de mécanismes de
mise en cache avancés dans tous les systèmes modernes, des millions de machines Windows aux téléphones intelligents
Android et iOS, témoigne de la pertinence fondamentale et durable de ce concept d'optimisation, dont la commande CACHE de DR-DOS représentait
une implémentation précoce mais déjà remarquablement sophistiquée pour son époque.
Dernière mise à jour : Mardi, le 4 Mai 2021