| Fiche technique | |
|---|---|
| Type de produit : | Système d'exploitation |
| Auteur : | IBM |
| Date de publication : | 1993 |
| Matériel minimum requis : | Intel 8088 |
Introduction
Le système d'exploitation PC DOS 6.1 de l'entreprise IBM, est une version de MS-DOS 6.1 maintenue par l'entreprise IBM. Ainsi, il y a de nombreuses différences au niveau des commandes supportés et parfois également au niveau de ses paramètres. La stabilité et qualité est souvent meilleure que le MS-DOS de la même version. Elle demeure cependant parfaitement compatible avec le MS-DOS. Les versions précédente s'appelait IBM DOS plutôt que PC DOS, toutefois, le manuel d'instruction indique bien PC DOS 6.1 (OEM VERSION).
Voici les principales caractéristiques du système d'exploitation :
- Développé par IBM (basé sur la base de code MS-DOS 6.0).
- Distribué sur 4 disquettes de 1,44 Mo
- Contient de nombreuses optimisations.
- Inclut la plupart des nouvelles fonctionnalités de MS-DOS 6.0 à l'exception de DoubleSpace, de la MSBACKUP, de MSAV et du MSD.
- Utilitaires PCMCIA ajoutés
- Utilitaires PenDOS ajoutés
- Central Point Backup ajoutée
- Central Point Scheduler ajoutée
- IBM Anti-Virus ajouté
- L'éditeur E remplace EDIT.
- La commande QCONFIG remplace MSD.
- Ajout des nouvelles commandes externes : DATAMON, E, QCONFIG.
- Les commandes externes BASIC, BASICA et MIRROR ont été supprimées.
- La version DOS est signalée comme 6.00
Une évolution stratégique dans l'écosystème DOS
PC DOS 6.1, développé et distribué par IBM, représente une étape significative dans l'histoire des systèmes d'exploitation pour ordinateurs personnels au milieu des années 1990. Basé sur le code source de MS-DOS 6.0, cette version marque l'affirmation de l'indépendance d'IBM vis-à-vis de Microsoft dans le développement de son système d'exploitation, tout en maintenant une compatibilité totale avec l'écosystème logiciel DOS. Distribué sur quatre disquettes haute densité de 1,44 Mo, ce système témoigne de la complexité croissante des environnements informatiques de l'époque. Bien que le manuel d'instructions porte clairement la mention "PC DOS 6.1 (OEM VERSION)", cette version succède aux précédentes itérations utilisant l'appellation IBM DOS, illustrant l'évolution de la stratégie de marque d'IBM. Cette double identité reflète le positionnement particulier de ce produit, à la fois héritier de la collaboration historique avec Microsoft et manifestation d'une voie technique distincte, caractérisée par un accent particulier sur la stabilité, les performances et l'intégration avec l'écosystème matériel IBM.
Optimisations techniques et stabilité renforcée
La réputation de PC DOS 6.1 repose largement sur ses nombreuses optimisations techniques le distinguant favorablement de MS-DOS 6.0. Les ingénieurs d'IBM ont consacré des efforts considérables à l'amélioration des performances générales du système, notamment dans la gestion de la mémoire, l'accès aux disques et la vitesse d'exécution des commandes courantes. Ces optimisations se traduisent par une réactivité accrue et une meilleure utilisation des ressources matérielles limitées des ordinateurs de l'époque. Le système se démarque également par sa robustesse supérieure, avec une réduction notable des erreurs système et des incompatibilités affectant parfois MS-DOS. Cette stabilité renforcée constitue un argument de poids pour les utilisateurs professionnels privilégiant la fiabilité à l'abondance de fonctionnalités. Curieusement, bien que cette version soit numérotée 6.1, elle se présente au système comme la version 6.00, une particularité technique témoignant de la complexité de la généalogie des systèmes DOS et des considérations de compatibilité qui influençaient leur développement.
Différenciation fonctionnelle avec MS-DOS
PC DOS 6.1 se distingue de MS-DOS 6.0 par des choix stratégiques dans la sélection des fonctionnalités intégrées. IBM a délibérément omis certaines technologies emblématiques de Microsoft, notamment DoubleSpace (système de compression de disque), MSBACKUP (utilitaire de sauvegarde), MSAV (antivirus Microsoft) et MSD (Microsoft Diagnostics). Ces omissions reflètent non seulement des considérations techniques et juridiques, mais aussi la volonté d'IBM de proposer sa propre vision de l'informatique personnelle avec des alternatives souvent plus robustes ou mieux intégrées. En contrepartie, IBM enrichit son système avec des utilitaires spécifiques comme l'éditeur E, qui remplace EDIT, offrant une interface plus sophistiquée et des fonctionnalités avancées pour l'édition de texte. De même, QCONFIG se substitue à MSD, proposant des capacités de diagnostic système adaptées spécifiquement au matériel IBM et à ses partenaires. Ces remplacements stratégiques témoignent d'une philosophie centrée sur la cohérence de l'expérience utilisateur et l'adéquation aux besoins spécifiques des clients d'IBM.
Sécurité et protection des données
La sécurité informatique occupe une place prépondérante dans PC DOS 6.1, avec l'intégration native d'IBM Anti-Virus, une solution robuste développée pour protéger les systèmes contre les menaces malveillantes qui commençaient à se multiplier au début des années 1990. Cette inclusion témoigne de la prise de conscience croissante des enjeux de sécurité dans l'informatique personnelle et professionnelle. Contrairement à l'approche de Microsoft avec MS-DOS, IBM privilégie une solution antivirus propriétaire, réputée pour sa fiabilité et ses mises à jour régulières. Cette orientation sécuritaire se manifeste également par l'intégration de Central Point Backup, un utilitaire de sauvegarde avancé sous licence de Central Point Software, offrant des fonctionnalités supérieures à MSBACKUP. Cet outil permet des sauvegardes incrémentales, différentielles et complètes, avec des options avancées de compression et de vérification, essentielles pour la protection des données professionnelles. L'ensemble de ces fonctionnalités de sécurité reflète l'engagement d'IBM envers la protection des données de ses clients dans un environnement informatique de plus en plus exposé aux risques.
Productivité et organisation du travail
PC DOS 6.1 introduit des innovations significatives dans le domaine de la productivité professionnelle, notamment avec l'intégration de Central Point Scheduler, un outil sophistiqué de planification de tâches. Cette composante permet aux utilisateurs de programmer l'exécution automatique de commandes, de scripts et d'applications à des moments précis, révolutionnant ainsi l'automatisation des processus sous DOS. Cette fonctionnalité s'avère particulièrement précieuse pour les opérations de maintenance système comme les sauvegardes nocturnes, les analyses antivirus ou le traitement par lots de données, libérant l'utilisateur de nombreuses interventions manuelles répétitives. La commande DATAMON, nouvellement introduite, complète cet arsenal en offrant des capacités avancées de surveillance et d'analyse des données système, facilitant la détection précoce d'anomalies et l'optimisation des performances. Ces outils de productivité témoignent de l'évolution de DOS vers un environnement plus automatisé et orienté vers les besoins des utilisateurs professionnels, contrastant avec l'image traditionnelle d'un système rudimentaire limité à l'exécution manuelle de commandes.
Support des technologies émergentes
L'une des avancées les plus visionnaires de PC DOS 6.1 réside dans son intégration native du support pour les technologies émergentes qui transformeront l'informatique personnelle dans les années suivantes. L'inclusion d'utilitaires PCMCIA représente une innovation majeure, anticipant l'essor des ordinateurs portables et des cartes d'extension au format PCMCIA (Personal Computer Memory Card International Association). Ces outils permettent la gestion dynamique des périphériques amovibles, facilitant l'insertion et le retrait à chaud de cartes mémoire, modems, adaptateurs réseau et autres extensions, une fonctionnalité cruciale pour la mobilité professionnelle. Parallèlement, les utilitaires PenDOS marquent l'entrée d'IBM dans l'ère de l'informatique à stylet, précurseur des interfaces tactiles modernes. Cette technologie permettait l'utilisation d'un stylet électronique comme dispositif de pointage et de saisie, notamment pour la reconnaissance d'écriture manuscrite. Ces deux innovations témoignent de la vision prospective d'IBM concernant l'évolution de l'informatique vers plus de mobilité et d'intuitivité dans les interactions homme-machine.
Continuité et transition vers le futur
PC DOS 6.1 s'inscrit dans une période charnière de l'histoire de l'informatique, marquée par la coexistence de paradigmes technologiques en transition. Tout en maintenant la compatibilité avec l'immense bibliothèque d'applications DOS existantes, ce système prépare subtilement la migration vers des environnements graphiques plus évolués comme OS/2, la vision d'IBM pour l'avenir de l'informatique personnelle. La suppression des commandes BASIC, BASICA et MIRROR traduit l'abandon progressif des outils hérités des premières générations de PC au profit de solutions plus modernes et performantes. Cette version représente ainsi un équilibre délicat entre tradition et innovation, servant à la fois d'environnement stable pour les applications professionnelles critiques et de passerelle vers les systèmes d'exploitation multitâches et graphiques qui s'imposent progressivement. La cohabitation de PC DOS 6.1 avec Windows 3.1 sur de nombreux systèmes illustre parfaitement cette dualité : DOS fournissant les fondations solides et la compatibilité historique, tandis que les environnements graphiques apportent la modernité et l'intuitivité des interfaces nouvelles générées. Cette version marque ainsi simultanément l'apogée technique du paradigme DOS et les prémices de sa transformation progressive.